Sonates pour pianoforte & violoncelle
Le programme de ce concert est composé des trois premières sonates pour violoncelle et piano de Ludwig van Beethoven :
- opus 5 – n°1 en fa majeur et n° 2 en sol mineur, composées en 1796, dédiées au roi Frederic Guillaume II de Prusse et publiées en 1797
- opus 69 – n°3 en la majeur, composée en 1807-1808, dédiée au baron de Gleichenstein et publiée en 1808
Les deux premières sonates dédiées au violoncelle par le compositeur, font partie d’un cycle qui en comprendra cinq. Elles sont écrites pour le violoncelliste virtuose français J.L. Duport et créées à Berlin devant le roi de Prusse, lors d’une tournée où le jeune Beethoven montre ses talents de pianiste improvisateur et compositeur.
Le piano et le violoncelle y sont traités à parts égales et ces deux sonates restent dans l’histoire de notre répertoire, comme les premières à vouloir exploiter les richesses des deux instruments. Le ton est noble, parfois pathétique dans un discours qui empreinte au Sturm und Drang – Tempête et Passion, un style né avec Carl Philip Emmanuel Bach et William Friedmann Bach, que Beethoven va pousser à un certain paroxysme, nous menant directement au romantisme.
Composée dix ans plus tard au cours d’une période faste de la création Beethovénienne (l’époque des symphonies 4, 5 et 6), la sonate en la majeur opus 69 est une œuvre de grande maturité. Elle reste la favorite des violoncellistes comme des publics, peut-être grâce à l’énoncé du thème initial au violoncelle seul, d’une beauté noble et singulière, à son scherzo original et débridé, ou à son bref adagio cantabile précédant le brio du final. Une œuvre accomplie, généreuse et lumineuse…
Pour mettre en lumière ce répertoire, Maude Gratton et Bruno Cocset vont inviter l’auditeur à un voyage inédit : la chronologie musicale sera intimement liée à l’évolution à la fois sonore et mécanique du pianoforte. Deux instruments seront utilisés. Les deux premières sonates seront jouées sur une copie d’un piano viennois de Stein de la fin du 18ème siècle réalisée par Gerard Tuinmann : clarté des timbres, sons ciselés et cristallins… La troisième sonate fera entendre les sonorités plus chaudes et chatoyantes d’un piano original de John Broadwood de 1822, modèle de piano romantique qui circulera à Vienne et que Beethoven joua.
Ces deux univers laisseront le violoncelle exprimer sa palette expressive au gré des mélanges harmoniques.
Pour ce projet et pour aborder ces répertoires plus tardifs, un violoncelle a été commandé au luthier Charles Riché, luthier qui accompagne tous les projets des Basses Réunies depuis 1999 et le premier enregistrement Vivaldi. Cet instrument a été conçu d’après un des derniers modèles de Stradivarius, « Marquis de Corberon – 1726 » modèles fort copiés par les luthiers italiens au début du 19ème siècle.
Le programme de ce concert vient d’être enregistré pour le label Alpha. Il s’inscrit dans la lignée des projets de l’ensemble Les Basses Réunies, projets qui remontent le fil du temps jusqu’aux origines du violoncelle et des basses d’archet au 16ème siècle, et qui dans le même temps nous amènent d’une façon chronologique au 19ème siècle, après avoir exploré plusieurs pans du répertoire du 18ème siècle.
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